LGBT en Afrique: entre volonté de l’éradiquer et impuissance de le faire

La question de la pratique de l’homosexualité en Afrique demeure un sujet sensible . Si certains Etats ont la volonté de la réprimer, d’autres l’ont déjà fait, ce qui fait de l’Afrique le continent le plus homophobe. En dépit de ces volontés ou de ces interdictions, l’effectivité de la repression reste difficile. Nous verrons donc, qu’entre traditions, influences religieuses, enjeux politiques et pressions internationales, le débat autour des droits LGBT en Afrique oscille entre mépris et impuissance.

LGBT

         

Le rejet des identités LGBT : un argument culturel et politique

La pratique du LGBT en Afrique se heurte à la culture africaine. En effet, dans une grande partie de l’Afrique, l’homosexualité est perçue comme une pratique étrangère aux valeurs traditionnelles et religieuses. Etrangère aux valeurs traditionnelles car, le récit assorti du model familial africain est celui du père et de la mère chacun de sexe opposé. Outre ce fait, l’africain ayant une attirance particulière pour la femme en fait un trésor qu’il se passionne d’accumuler pour prouver aux autres sa bravoure. Les filles quant à elles, sont de leur coté éduquées à l’art de tenir un foyer et sont enseignées à prendre soin de leur homme. Par ailleurs, la religion vient sceller cette éducation dans les esprits. Avec les histoires issues des livres saints, telle que celui de Salomon ayant obtenu une multitude d’épouses, viennent rendre plus radicale la pensée africaine à l’égard de l’hétérogénéité du genre dans un couple. Il est alors tout à fait choquant pour un africain de concevoir le contraire d’une union hétérogène, et il est donc compréhensif de voir un africain ressentir de l’aversion à l’encontre des personnes lgbt qui sont carrément aux antipodes des règles communément admises, et cela n’est pas sans conséquences sur le plan politique.

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De nombreux dirigeants politiques et leaders d’opinion présentent les identités LGBT comme une « importation occidentale » contraire aux mœurs africaines. Cette position, souvent alimentée par des discours populistes, permet aux gouvernements d’entretenir un sentiment d’unité nationale face à une influence extérieure. Ainsi, en guise de prévention contre une colonisation des esprits, plus de 30 pays africains ont criminalisé les relations homosexuelles, avec des peines allant de l’emprisonnement à la peine de mort, comme c’est le cas en Mauritanie et de la Somalie. Récemment, l’Ouganda a adopté une loi parmi les plus répressives du monde contre l’homosexualité, prévoyant des sanctions extrêmement sévères. Si ces politiques répressives bénéficient d’un soutien populaire dû à une éducation traditionnelle du modèle familial, il est ardu pour les pays africains de les appliquer en raison du contexte juridique et internationale.

Une interdiction totale : un défi juridique et diplomatique

                   Malgré la volonté de certains pays africains de l’interdire, éradiquer totalement la présence et l’expression du mouvement LGBT est une tâche pénible pour plusieurs raisons. D’un point de vue juridique, de nombreuses constitutions africaines garantissent les droits fondamentaux, y compris le droit à la vie privée et à l’égalité des citoyens. Bien que ces principes soient souvent contournés, certaines décisions de justice ont déjà invalidé des lois anti-LGBT, comme en Afrique du Sud et au Botswana, où la dépénalisation de l’homosexualité a été justifiée par la protection des droits fondamentaux.

Afrique

Sur le plan international, la pression des organisations des droits de l’homme, des Nations unies et des pays occidentaux rend l’interdiction totale difficile à mettre en œuvre. Plusieurs gouvernements africains ont déjà fait face à des sanctions économiques, des restrictions d’aide au développement ou des menaces de retrait de partenariats commerciaux en raison de leur politique anti-LGBT. Le cas de l’Ouganda en 2014 est un exemple frappant : après l’adoption d’une loi répressive, plusieurs pays donateurs ont suspendu leur aide, forçant le gouvernement à faire marche arrière sur certains aspects du texte.
Au regard des précédentes lignes, l’on peut constater que la double difficulté à enrayer le mouvement Lgbt en Afrique est une chance pour celui-ci qui lui permet d’exister.

                    En somme, si les droits LGBT restent un sujet hautement controversé, il est sans conteste que ce mouvement se développe et prend de l’ampleur sur le continent africain. L’ Afrique est aujourd’hui tiraillée entre une volonté affirmée d’interdire réellement la pratique de l’homosexualité et l’impuissance de la faire totalement disparaître . La persistance des communautés LGBT, la pression de la communauté internationale rendent toute interdiction absolue quasiment illusoire, mais pas impossible. Alors, si les africains ont réellement pour objectifs de préserver leurs mœurs, il urge donc de mettre en place des politiques qui leur permettront de sortir de la dépendance à l’égard des puissances extérieures afin d’être plus libre dans leurs agissements.        

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