I- De l'âge d'or de l'Europe à l'effondrement
L’Europe du XVIIIème siècle, est marquée par la révolution industrielle. Cet évènement l’un des fondements majeurs, à l’époque ,de la puissance européenne sur le monde L’invention de plusieurs machines modernes et de nouveau procédés de production, de la machine à vapeur en 1778 jusqu’à la production en masse d’acier en 1856, ont donné une avance considérable à Europe sur les autres continents. Cependant, cette vérité ne concerne pas l’Europe dans son entièreté. En effet, les premiers foyers de la revolution industrielle sont la Grande Bretagne et la France. , l’Italie, L’Allemagne, l’Espagne; la Russie ne la connaitront que bien plus tard.
Ce progrès réalisé par le Royaume-Unis et la France leur permettront de se constituer chacun un vaste empire colonial . Cette ambition impérialiste peut se justifier d’une part, par le besoin de matières premières pour la production en grande quantité des biens. D’autre part, par le capitalisme qui ,consiste en l’accumulation de profit, incite les riches industrielles à chercher un moyen pour la croissance à faible coût.
Au fil du temps, l’Europe devient une puissance économique et financière faisant d’elle le noyau du commerce mondiale. Toutefois ce succès n’est pas sans conséquences négatives. Il a engendré en chaque nation une fierté excessive et un sentiment de confiance exagéré débouchant sur le nationalisme. Il constituait le fondement de certaines chimères, comme celle du tsar qui croyait que son empire était invincible car soutenu par Dieu et par 1.5millions d’hommes, quant à la Grande Bretagne, celle-ci avait pour ferme conviction que sa puissance navale lui offrirait un avantage en toute guerre ; sans compter l’Allemagne qui avait une confiance aveugle en ses stratégies milliaires et ses bases industrielles croissantes. Outre ces croyances, les tensions liées au nationalisme sont de tous ordres. En dépit de la conférence de Berlin en 1884-1885 certains Etats tel que l’Italie restèrent insatisfaits. Cela se note par exemple à travers le conflit France Italie , pour instaurer un protectorat sur la Tunisie. Ce conflit est doublée par les tensions entre la France et l’Allemagne sur le Maroc qui fait surgir dans les mémoires la question de l’alsace-lorraine annexé auparavant par l’Allemagne. Dans les Balkans, la Russie et l’Autriche se font la guerre pour avoir la main mise sur les nouveaux Etats issues du démantèlement de l’empire Ottoman pour avoir le contrôle de la mère Egée. Bref, ces rivalités font de l’Europe une véritable poudrière qui finira par exploser avec l’assassinat de l’Archiduc François Ferdinand à Sarajevo le 26 juin 1944. Par le jeu des alliances antérieurement liées, cet événement va déboucher sur la première guerre mondiale (1914-1918) et Une second s’en suivra (1939-1945). Ces deux sinistres faits vont fragilisés la puissance européenne.
II- L'Europe face à l'Amérique au lendemain de la seconde guerre mondiale jusqu'à nos jours
Le 9 août 1945, peu après la conférence de Potsdam, Harry S. Truman déclarait à la radio américaine : « Nous sommes sortis de cette guerre la nation la plus puissante du monde, la plus puissante peut-être de toute l’histoire. » Cette assertion du 33e président des Etats unis retranscrit fidèlement la réalité. Les Etats Européens, maitresses de la scène internationale depuis l’ère de la révolution industrielle, sont devenues faibles cédant la place de leadership à L’Amérique, nouvelle fer de lance du monde libre. Celle-ci développera par conséquent toutes les facettes d’une puissance sans précèdent. L’économie, la finance, la défense et l’innovation seront examinées et mises en parallèle avec celles de l’Europe.
1- L'aspect économique & financier
La suprématie des Etats-Unis s’exacerbe après la seconde guerre mondiale notamment à travers le système de Bretton Woods(1944). Ce système garantissait entre autre, la convertibilité du dollar en or, cela à fait du dollar le pivot du commerce internationale et un taux d’échange fixe c’est a dire les payant participant à ce système acceptait de fixer la valeur de leur monnaie par rapport au dollar américain, ce qui a permis une certaine stabilité des taux de change. Il a donc participé à l’impérialisme économique américaine à travers la domination du dollar sur la scène internationale. Mais malgré la fin du régime de Bretton Woods, selon le Fmi <<Le dollar domine toutes les composantes de la finance mondiale. Près de 60 % des réserves de change des banques centrales à travers le monde, principalement des fonds réservés pour les temps difficiles, sont investies dans des actifs libellés en dollar. Pratiquement tous les contrats sur produits de base, y compris sur le pétrole, font l’objet d’une facturation et d’un règlement en dollars. Le dollar sert à libeller et à régler une majorité des transactions financières internationales (voir le graphique).>>
La prédominance du dollar américain sur la scène internationale n’est pas sans avantages pour les Etats-Unis. En effet, l’utilisation du dollar est corrélé au système bancaire américain ce qui permet donc de faire intervenir l’extraterritorialité de la justice américaine. Toute entité qui violera donc certaines proscriptions établit par les Etats Unis se verra sanctionné par la justice américaine quelque soit sa nationalité. Par exemple il pourrait bloquer l’accès au système financier.
Cette hyperpuissance économique fait de l’ombre à ses alliés européens.
L’euro, bien qu’étant la deuxième monnaie la plus utilisée au monde, est influencé par le dollar en raison de plusieurs facteurs :
D’abord, en ce qui concerne les réserves de change mondiales, le dollar représente environ 60 % des réserves de change mondiales, tandis que l’euro en constitue environ 20 %. Cette prédominance du dollar dans les réserves internationales renforce son rôle dans les transactions mondiales et influence indirectement la valeur de l’euro. Ensuite dans le commerce international , De nombreuses matières premières, comme le pétrole, sont cotées en dollars. Les pays de la zone euro doivent donc convertir leurs euros en dollars pour ces transactions, exposant ainsi l’euro aux fluctuations du dollar. Enfin, relativement à la politiques monétaires divergentes, Les décisions de la Réserve fédérale américaine (Fed) concernant les taux d’intérêt peuvent affecter la valeur du dollar, ce qui, par effet de contraste, influence la valeur de l’euro sur les marchés internationaux. On note bien qu’en dépit du fait que l’Euro soit la deuxième monnaie de réserve mondiale (20% des réserves), il ne bénéficie pas d’une autonomie réelle et les Etats européens peinent à protéger leur multinationale contre les courroux de la justice américaine. BNP Paribas en fait les frais, En 2014, la banque française BNP Paribas a été accusée par la justice américaine d’avoir violé des embargos contre le Soudan, l’Iran et Cuba. La banque a reconnu avoir effectué des transactions en dollars avec ces pays, en violation des sanctions américaines, et a accepté de payer une amende de 8,97 milliards de dollars.
Si le paysage économique et financier est fortement dominé par les américains, qu’en est-il de celui de la défense?
2- Le domaine de la défense
Les efforts alloués au secteur de la défense aux Etats-Unis est de loin supérieur à celui de l’Europe tant en terme de taille et Budget.
L’industrie de défense américaine bénéficie d’un budget colossal faisant d’elle la première puissance militaire mondiale. selon l’U.S. Department of Defense << Le 11 mars 2024, l’administration Biden-Harris a soumis au Congrès une proposition de budget pour l’exercice 2025 de 849,8 milliards de dollars pour le ministère de la Défense (DoD), conforme aux plafonds approuvés par le Congrès en vertu de la loi sur la responsabilité financière (FRA) de 2023. La demande de budget de la défense pour l’exercice 2025 fournit les capacités et les investissements nécessaires pour faire avancer les trois priorités clés du secrétaire : défendre les États-Unis, prendre soin de notre peuple et réussir grâce au travail d’équipe. >> Devant ce montant qui vise à financer la modernisation des équipements, le renforcement de la cybersécurité, l’innovation technologique et le maintien de la présence globale des forces armées américaines, celui alloué par les Etats européens font pâles figure. La France , l’Allemagne ont un budget respectif environnant les 50 milliards d’euro. Le Royaume-Uni ne fait pas mieux, il porte également son budget destiné à la défense au même montant. Le constat est sans appel, on est bien éloigné de la réalité américaine, et ce déséquilibre de financement se perçoit également au niveau des dépenses militaires des pays membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan) comme le relate l’image ci dessous.
Avec un tel budget vertigineux, il ne sera pas étonnant de voir les américains leader sur le plan de l’innovation technologique.
3- Le domaine de l'innovation technologique
Les États-Unis, moteur de l’innovation mondiale, ils occupent une place dominante dans le paysage mondial de l’innovation. Leur position est due à un écosystème propice à l’innovation, un investissement massif dans la recherche et le développement. Les États-Unis consacrent plus de 700 milliards de dollars à la recherche et développement (R&D) chaque année, soit près de 3,5 % du PIB. Cet investissement colossal est soutenu par Le secteur privé, avec des entreprises comme Google, Apple, Tesla ou Pfizer qui dépensent des sommes astronomiques pour innover. L’État fédéral finance également largement la recherche via des agences comme la NASA, le DARPA (Département de la Défense) et les National Institutes of Health (NIH). Cet engagement permet aux États-Unis de rester à la pointe des découvertes technologiques et scientifiques.
Quelle est donc la place de l’Europe face au géant américain? Tout comme dans le secteur de la défense, l’Europe reste très tributaire de la technologie américaine. La dépendance technologique de l’Europe à l’égard des États-Unis est particulièrement marquée dans plusieurs domaines clés. Tout d’abord, dans le secteur numérique, les géants américains tels que Google, Amazon, Facebook et Microsoft dominent le marché, contrôlant non seulement les infrastructures mais aussi les données des utilisateurs. Cette situation pose un problème de souveraineté numérique, car les décisions stratégiques concernant la gestion des données et la sécurité des informations échappent souvent au contrôle européen. Les récentes discussions sur la protection des données personnelles, comme en témoigne l’adoption du Règlement général sur la protection des données (RGPD), illustrent la volonté de l’Europe de réguler ces géants, mais la dépendance demeure. Et il faut le souligner cette dépendance n’est pas sans risques. La dépendance technologique à l’égard des États-Unis engendre plusieurs risques pour l’Europe. D’une part, la vulnérabilité économique est une préoccupation majeure. En cas de tensions géopolitiques ou de sanctions économiques, les entreprises et les gouvernements européens pourraient se retrouver dans une position délicate, dépendant de l’accès à des technologies essentielles. D’autre part, cette dépendance pose des défis en matière de sécurité nationale. La collecte de données par des entreprises américaines soulève des questions sur la protection des informations sensibles et sur le risque d’espionnage.
III- Une émancipation encore lointaine, mais en cours
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